Je te cours après, mon amour, dans cette forêt touffue. C’est bientôt la nuit en ce début d’automne. Nous sommes nus. Je te perds de vue, j’accélère. La terre meuble s’effrite entre mes orteils. Je trébuche. Ma jambe heurte le tronc d’un arbre abattu. Je me vautre sur un amas de branches et tu apparais majestueuse au-dessus de moi. Tu ris de me voir au sol, tu approches, tu me chevauches, cuisses largement ouvertes, frottes ton sexe contre le mien mou et recroquevillé, tu attrapes mes poignets, tu te penches pour me murmurer que le jeu vient de commencer. […]
Un chasseur rêvant de succomber, prêt à supporter les doux sévices d’une chasseresse… sous les frondaisons qui abritent les ébats suivant la poursuite échevelée.
Né en 1973, Baptiste Madamour suit des études de psychologie à Grenoble. Reste ensuite dans cette ville pour fréquenter ses rues, ses nuits, ses cinémas, ses concerts, ses bibliothèques et surtout ses terrasses de bar. Il vivote, milite, lit, va de-ci de-là, écrit, boit des cafés en regardant les jours passer. Cinéphile, il participe au blog En revenant du cinéma. Passionné de romans noirs, il a fondé et co-animé la revue Au bord du noir puis le site Du noir dans les veines. Il a publié sur ces supports une dizaine de nouvelles noires.