Une peinture du Havre populaire des années 20. La misèren’arrive cependant pas à bout du rêve...
[...] La vie s’écoulait lentement à cette époque. C’était letemps du cinéma muet, de Louise Brooks, Joséphine Baker dansait dénudée, çaembrasait nos nuits d’adolescents plein de sève à imprimer nos draps denouvelles îles non répertoriées... Des aventuriers de la branlette, desexplorateurs de la torsion de guimauve... Notre quotidien aussi était presquemuet, en noir et blanc, comme au ralenti...
Ma mère était couturière. Elle ravaudait l’impensable, elle rapiéçait lepérissable, elle reprisait à l’infini... Dans notre salle qui servait aussi deboutique, c’était des empiècements à discrétion, du taffetas, du tulle, deschutes de tissus bariolés et puis des aiguilles, tant et tant à se croire dansun sous-bois à l’automne. Entre ses doigts décharnés, le fil semblait prendrevie. Une sorte d’araignée, ma mère ! Prisonnière de sa propre toile, dévorée del’intérieur par sa tristesse et son sort d’être mariée à un brutal rêveur.[...]
Entre rêve et cauchemar, s’il est impossible de prétendreau réalisme, l’histoire que raconte Sébastien Gehan arrive à faire naître desimages poétiques au milieu de la désolation...
Editeur : Ska
Collection : Noire Soeur
Publication : 31 décembre 2020
Intérieur : Noir & blanc
Support(s) : eBook [ePub]
Contenu(s) : ePub
Protection(s) : Aucune (ePub)
Taille(s) : 254 ko (ePub)
Langue(s) : Français
Code(s) CLIL : 3452
EAN13 eBook [ePub] : 9791023408454